Déclaration préalable de la CGT
Depuis le mois de janvier, des centaines de milliers de citoyens se mettent en grève et défilent à l’appel de toutes les organisations syndicales et de jeunesse.
Elles exigent le retrait de la réforme des retraites du gouvernement qui entend nous faire travailler toutes et tous plus longtemps.
L’ensemble des experts universitaires, comme les Syndicats unanimes ont démontré que ce projet est profondément : socialement injuste, économiquement inutile et démocratiquement brutal.
En passant une nouvelle fois en force par l’utilisation du 49.3 à l’Assemblée Nationale, le Gouvernement s’enferme dans une vision autoritaire, dogmatique et idéologique au service des intérêts du MEDEF sans légitimité populaire ni démocratique. En refusant même de recevoir les représentants unis de l’intersyndicale, le Président Macron témoigne de son mépris à l’égard du mouvement social comme il méprise la démocratie parlementaire.
Ce mépris s’accompagne d’une brutalité inouïe. La CGT dénonce les réactions violentes, disproportionnées voire les provocations des forces de l’ordre dans des manifestations et rassemblements pacifiques organisés ces derniers jours. Des pratiques de maintien de l’ordre violentes, des nasses sans sommations, des centaines d’arrestations et de gardes à vue arbitraires ont eu lieu, touchant aveuglément la population.
La Direction Générale de Pôle emploi s’appuie, pour mettre en œuvre sa « politique de sûreté », sur un constat de « contexte sociétal de montée de la violence: incivilités et agressions verbales, écrites et physiques, manifestations, envahissements… ».
Pour la CGT, la violence qui s’exprime n’est pas du fait des grévistes, des manifestants, des citoyens voire de nos usagers mais bien de ce gouvernement qui bafoue la volonté du peuple de garantir les ressources naturelles telles que l’eau comme un bien commun, de ne pas mourir au travail, d’avoir des services publics de proximité réellement au service des populations, de pouvoir vivre de son salaire, d’avoir la garantie d’un revenu de remplacement décent, de ne pas se retrouver au chômage ou en grande précarité…
Soyons clairs, le projet France Travail porte en lui les germes de la violence de demain. Une violence sociale tournée vers le monde du travail, vers les plus fragiles, les plus précaires.
C’est pour cela, que la CGT se bat avec détermination contre ce projet idéologique en droite ligne de la politique menée par ce Gouvernement : casser les acquis du Conseil National de la Résistance, en matière de Services Publics et de Sécurité Sociale.
Le retour à l’emploi à marche forcée ne peut permettre de résorber le chômage de masse actuel à moins d’imaginer une société du « plein emploi » faite de précarité, de bas salaires, de conditions de travail dégradées à laquelle la CGT Pôle emploi ne peut souscrire.
La CGT Pôle emploi ne peut que se féliciter du « FLOP » du Big-Bang de l’emploi organisé par la Région Pays de la Loire. Que cet événement à haute teneur médiatique, organisé par l’exécutif de la Région Pays de la Loire ne puisse finalement pas se tenir à Nantes à cause du mouvement social en cours est un exemple à suivre.
Pour la CGT, au-delà du combat contre la réforme des retraites, ce mouvement social porte un projet de société qui s’oppose frontalement à celui du Gouvernement.
Il nous encourage et nous montre la voie pour lutter avec la même détermination contre le projet France Travail que le gouvernement compte inclure dans une future loi « Travail ».
La CGT Pôle emploi appelle l’ensemble des agents à participer massivement aux rassemblements prévus ce jour pour dénoncer les violences policières et à la journée de mobilisation et de grève du jeudi 6 avril appelée par l’intersyndicale nationale unie pour exiger notamment :
- L’abrogation de la contre-réforme des retraites et un départ à 60 ans pour toutes et tous (et anticipé pour les métiers pénibles) – la prise en compte des années d’étude – une pension minimale à 2000€ brut,
- Le rattrapage et l’indexation des salaires et des traitements sur l’inflation,
- La réduction du temps de travail à 32h/sem. pour travailler toutes et tous dans des métiers choisis.